La feuille et les arbres.
Quand on veut commencer à récupérer les informations, c'est un peu comme partir en forêt, tu ne sais pas ce que tu vas croiser, et même te faire surprendre par la pluie, et pour les récits familiaux c'est pareil, tu supposes que les notes vont ressembler à un champ de flèches et d’accolades (pour retrouver un semblant de chronologie) ou qu'un ancêtre est chercheur d'or (ce qui finalement s'avère vrai... ).
Et puis difficile de solliciter mes proches anciens, puisqu'il m'en reste qu'une qui sait encore certaines choses. mais qui porte peu d’intérêt à la famille d'un point de vue général. Et une qui n'a plus toute sa tête de part son âge, mais qui est un puits d'histoire familiale !!!
Alors ma première tentative ne fut pas généalogique, mais l'envie de savoir, de comprendre. Le seul soucis c'est que je démarrais mal, je demandais à mon grand-père maternel de me parler de lui et de la guerre, ce qui fut un flop total puisque je me suis rendue compte qu'il fut terriblement ému au fur et à mesure de mes questions. "L'interview" a durée 2 min.
Par la suite après son décès, je me suis rendue compte, qu'il m'a très souvent parlée de tout ce que je voulais savoir mais que je n'y ai pas portée l’intérêt d'aujourd'hui. Il me racontait des brides, je ne m'en souciait pas, en fait c'était comme un puzzle disait maman, mais nous n'avions pas pris le temps de le reconstituer... Mon grand-père c'est comme un olivier, il est du sud et quand il se sens pas bien il a se replis dans son coin, l'olivier lui a les feuilles qui se recroqueville...
Alors depuis ces quelques années entre son décès et aujourd'hui, je suis allée à la chasse aux infos de ma grand-mère maternelle. Au fil du temps je sais intercepter les informations qu'elle me lance entre la salade composée et la cuisson du steak haché.
Mais d'autres jours je me pose avec elle et je tire les quelques vers de l'arbre.
Et oui mamie est un arbre à elle seule, elle est incroyable dans le bon et le mauvais. Mais ce n'est pas son post et de plus, comme elle est toujours là je n'en parlerais donc pas de si tôt. Ma grand mère c'est comme un platane, elle a du caractère, et ça laisse des traces, comme les feuilles qui sont peu putrescibles.
Du coté de mon père, là par contre c'est beaucoup plus fort, mon papa a plein d'anecdote, et sa mère donc est un coffre de souvenirs, d'histoire, mais elle n'a plus toute sa tête. Et je n'arrive pas à recueillir suffisamment de souvenirs auprès d'elle, je demande donc à mon papa de temps en temps des histoires. Et en échange je lui parle de mes découvertes généalogique. Alors oui il y a beaucoup d'histoires à connaitre mais au final ces grands-parents je les connais tellement peu, la vie en a décidé ainsi. Ma grand-mère paternelle c'est un peu comme un saule-pleureur, les évènements de la vie sont comme le vent qui balaient les branches sans que l'arbre ne se déracine.
Mon grand-père paternel est décédé en 2008, lui était plein d'anecdote mais quand tu vois tes grands-parents quelques jours par an et que tu es enfant, les histoires je les ai pas enregistrées. Nous déjeunions tous ensemble les grands-parents paternels, mes parents, ma sœur et moi. Le repas se saupoudrait de bêtises faites par mon papa petit, au garage, de tatie Farizot et Minouche ou de Victor aux Gaillots. Puis nous baladions au lac d'Oraison ensemble et toutes nos discussions étaient au final beaucoup d'histoires familiales sans mauvaises pensée juste des morceaux de vies. Pépé c'est un peu comme l'amandier, un bois très compact et dur, comme son caractère.
J'ai eu mes infos et j'ai pu commencer mon arbre, mais les trouvailles ne sont pas terminées, je continue toujours à questionner les miens, à la quête d'un fabuleux souvenir qu'ils ont enfouis...
Dans mon prochain article je vous parlerais de la ligne de vie et de mon grand père maternel puisque l'aventure a commencée par rapport à lui.
Je vous souhaite à tous une bonne semaine !!!
